
"Nature morte française", 2007
En hommage à Fischli et Weiss: je leur ai emprunté l'idée de poser des objets ordinaires en un
équilibre labile. Pour créer un dialogue avec l'oeuvre et une critique au travail des deux artistes, j'ai ajouté des dimensions supplémentaires tout en préservant les règles du jeu.
Je voulais avant tout une sculpture avec un thème spécifique à l'inverse de Fischli et Weiss, qui utilisent des objets de la vie quotidienne sans aucune signification. Ce qui fait un résultat
surréaliste: des objets ordinaires dans un arrangement bizarre. Moi, j'ai employé des objets qui sont liés par un même thème: ils sont tous symboles de la culture française. En tant qu'étudiant Erasmus, je m'interesse à cette culture qui n'est pas une évidence pour moi.
Ensuite je me suis servi du flacon de parfum de ma colloc, qui est d'un matériaux très dur et friable, mais qui est courbé et donne une
tension à la composition, comme s'il y avait un poids lourd qui déformait le flacon. C'est la loi de l'ingénieur Hooke:
une tension provoque une déformation. J'ai trouvé un poids lourd adapté qui est accroché à la fleur fragile.
Enfin, j'ai ajouté encore plus de
dynamique à la sculpture. Toute la structure communique une dynamique, mais en fait elle est statique: c'est une nature morte dans le sens classique, rien ne bouge. Mais il y a quelqu'un qui verse du vin dans le verre en biais. Ainsi le poids et l'équilibre changeront et la structure s'effondrera! La
précarité de l'équilibre est encore plus visible.
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